La production de veaux de boucherie en Bretagne : un état des lieux

Depuis le printemps 2020, les Chambres d’Agriculture de Bretagne conduisent une vaste étude prospective pour imaginer ce que pourraient être, de manière réaliste, les agricultures bretonnes à l’horizon 2040. Pour cela elles ont commencé par réaliser un état des lieux de 13 filières présentes en Bretagne en interviewant pas moins de 90 acteurs de ces filières. Aujourd’hui, découvrons la filière veaux de boucherie.

La filière veaux de boucherie bretonne en 2021 – carte d’identité

La Bretagne a produit 209 000 veaux de boucherie en 2021 pour un tonnage total de 32 000 tonnes. Cela représente 19 % de la production française.

La région compte environ 420 élevages.

La production est principalement située en Ille-et-Vilaine et dans les Côtes d’Armor.

La production est en baisse continue : -29 % en 10 ans.

Il s’agit d’une production fonctionnant en intégration avec comme principaux acteurs : Denkavit, Van Drie, SVA, Ouest Elevage.

Les principaux enjeux de la filière

• La consommation par habitant est en baisse constante même si le développement de la RHD a en partie compensé la baisse des achats des ménages.

• La remise en cause de la filière laitière sur le devenir des veaux nourrissons : il y a de moins en moins d’éleveurs de veaux de boucherie en Bretagne. Or la filière veaux de boucherie est importante pour servir de débouché aux éleveurs laitiers, dans l’intérêt de la production de viande et des éleveurs laitiers. Il faut donc améliorer les échanges entre les deux filières dans l’intérêt de tout le monde.

• La montée en puissance des attentes sociétales et leurs déclinaisons en chartes, labels et autres cahiers des charges qui prennent maintenant le relai des règlementations publiques. Quelles adaptations des bâtiments d’élevage ? Faut-il des bâtiments avec plus de lumière ? Augmenter la surface par veau, le confort par veau ? Il est compliqué d’aller plus vite. Pour l’instant, il n’y a pas d’obligation, les clients (GMS) se focalisent surtout sur les prix bas, ce n’est pas compatible avec plus de bien-être animal.

Un tableau récapitulatif

Le tableau ci-dessous récapitule les atouts, faiblesses, opportunités et menaces de la filières, chaque point étant détaillé ensuite.

• ATOUTS
  • La Bretagne est un bassin de production avec une vraie « ambiance élevage » et le savoir-faire de ses éleveurs et des structures est important. Sans cette « ambiance élevage », l’attractivité du métier tend à disparaitre et la transmission devient difficile.
  • La présence de grands abattoirs dont certains en lien direct avec la grande distribution est un atout considérable.
  • La présence d’un bassin laitier puissant permettant l’approvisionnement en matières première de proximité (veaux, aliments).;
  • Des infrastructures routières de qualité.
• FAIBLESSES
  • La valeur ajoutée dégagée est insuffisante pour permettre aux éleveurs d’investir régulièrement dans les outils de production.
  • La communication positive auprès du grand public reste à peaufiner pour attirer de nouveaux consommateurs.
  • Une production qui reste méconnue des autres éleveurs (lait, porcs, etc …) et donc des futurs éleveurs. 
  • La filière est aussi victime de la concurrence avec les autres productions, notamment quant à l’accès au foncier.
• OPPORTUNITES
  • La proximité bassin de production/bassin de consommation doit permettre de répondre au plus près des attentes du consommateur.
  • Les consommateurs ont envie de produits « éthiques » que les Pays Bas auront du mal à satisfaire. 
  • Gros potentiel d’améliorer l’image de la viande de veau et d’innover avec de nouveaux produits pour attirer les consommateurs et notamment les plus jeunes. 
  • La difficulté des éleveurs laitiers à vendre leurs jeunes veaux (et le risque que cela présente pour eux en termes d’image) doit permettre de faire les dialoguer les deux filières pour trouver des solutions gagnant-gagnant.
• MENACES
  • Une consommation de viande en baisse. 
  • Une forte pression des associations opposées à l’élevage. 
  • La bonne dynamique des Pays de Loire qui prend une place de plus en plus importante notamment pour installer de nouveaux éleveurs.
  • Image d’élevage intensif que pourrait avoir la Bretagne.
  • Menace environnementale et GES, au vu de la densité des élevages.

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