Remplacer les matières premières agricoles, c’est possible !
L’heure est à la sobriété. Partout. Pour tout. Que ce soit pour des raisons d’inflation avec des prix qui flambent ou d’indisponibilité avec des produits qui manquent, l’austérité est devenue le maître-mot de nos filières alimentaires. Les économies d’eau et d’énergie sont parmi les plus connues pour les industries agroalimentaires. Mais certaines solutions s’offrent aussi à elles pour remplacer les matières premières agricoles.
Stop au gaspillage de matières premières agricoles
Première solution évidente : éviter les pertes ! Depuis avril 2021, plus de 6 000 produits alimentaires ont été concernés par un rappel. Ce sont ainsi des volumes conséquents de marchandises qui ont été retirés du marché ou rappelés s’ils avaient déjà été vendus. Ce sont donc autant de produits fabriqués qui ne finiront pas dans nos assiettes !
Les rappels ne sont bons ni pour l’image des entreprises, ni pour leurs finances. Le secteur met donc un point d’honneur sur la sécurité alimentaire. Une innovation technologique présentée à Rennes lors du CFIA en mars 2023 consistait ainsi à améliorer la détection de corps étrangers au plus tôt dans la chaîne de production. Cela permet d’agir immédiatement sur la ligne de production et d’éviter le rappel de lots entiers de produits finis.
Des ingrédients comme alternatives aux matières premières agricoles
Autre domaine à regarder de près par les industries agroalimentaires : celui des ingrédients. Dans le secteur de la boulangerie notamment, les innovations sur les enzymes se multiplient. Réduire les matières grasses, abaisser la proportion de blé, remplacer le gluten ou les œufs. Les propriétés des enzymes offrent de multiples solutions dans une recherche globale de sobriété. Et nous n’en sommes probablement qu’au début des découvertes ! Le comportement du consommateur face à ces innovations sera à observer de près. Les nouvelles tendances alimentaires encouragent une alimentation plus responsable et des produits plus clean : les enzymes devront faire leur preuve pour répondre à ces attentes.
Autre ingrédient qui a le vent en poupe : les ferments. Ils sont vus comme un levier de l’alimentation de demain pour une alimentation plus sûre, plus saine et plus durable. Ils permettent en effet de limiter le recours aux additifs ou encore de réduire les teneurs en sucre et en sel. Mais ce ne sont pas les seules voies d’application. La technologie des ferments est maintenant capable de produire des protéines similaires à celles des produits laitiers.
L’ensemble de la filière alimentaire mise sur le monde des ingrédients. Dans le plan France Relance ou le dispositif Territoires d’Industries, il a été attribué des subventions à des banques de ferments ou d’enzymes. L’Ania a également lancé, avec l’Inrae et l’Etat, le grand défi « Ferments du futur ».
Menace ou opportunité pour l’agriculture bretonne ?
Toutes ces innovations permettent de diminuer le recours aux matières premières agricoles. Cela pourrait également être une réponse à la baisse engagée des volumes de production agricole en Bretagne tout en maintenant une origine France des produits alimentaires. Même si ces pratiques devaient se généraliser à l’avenir, il semble peu probable que cela puisse constituer un facteur aggravant du déclin.