La « course » à l’échalote IGP traditionnelle de Bretagne

L’échalote bretonne est de plus en plus concurrencée par des variétés de semis. Pour mieux différencier l’échalote des variétés concurrentes, un collectif de 115 adhérents s’est constitué afin de valoriser « l’échalote traditionnelle de Bretagne » vers l’obtention d’une IGP puis d’un Label Rouge.

La Bretagne, 1ère région de production d’échalote

La Bretagne est la première région productrice d’échalote traditionnelle, avec plus des ¾ des volumes français. Le Finistère est le premier département avec plus de 90 % des volumes bretons. La production s’est développée dans les années 1985 quand les légumiers se sont engagés dans la diversification. Mais en 2006, les Instances Européennes ont reconnu que l’appellation échalote, jusqu’alors historiquement uniquement admise pour des variétés multipliées à partir de bulbes plantés, était désormais utilisable pour des variétés multipliées à partir de semences. Celles-ci proviennent principalement des Pays-Bas. L’échalote de semis nécessite quelques heures de travail par hectare contre une centaine en moyenne pour l’échalote traditionnelle en bulbe. Fortement mécanisée, elle concurrence l’échalote traditionnelle (dont la plantation et l’arrachage se font à la main).

La création du Collectif de l’échalote traditionnelle de Bretagne

Le Collectif de l’échalote traditionnelle de Bretagne a été créé en août 2021. Reconnu par l’Inao comme représentatif de la filière échalote traditionnelle, il regroupe 115 adhérents, dont 101 producteurs et 14 négociants, multiplicateurs et transformateurs. Il représente 70 % de la production bretonne. Selon le collectif, la filière bretonne de l’échalote représente 1 200 Equivalents Temps Plein (700 à la production et 500 à la préparation, le calibrage, le conditionnement et l’expédition). La production bretonne d’échalote s’élève aujourd’hui à environ 35 000 tonnes par an (conventionnelle et bio). Elle a connu un maximum de 48 000 tonnes au début des années 2010. 40 % de la production est exportée, principalement vers l’Italie et l’Allemagne.

Vers une IGP

L’objectif du Collectif est d’obtenir une IGP, qui identifie « un produit agricole, brut ou transformé, dont la qualité, la réputation ou d’autres caractéristiques sont liées à son origine géographique ». L’IGP permettra de valoriser ce produit traditionnel breton auprès des consommateurs, des professionnels de la gastronomie et de la distribution. Une première version du dossier de demande d’IGP a été transmise à l’Inao en septembre 2022. La zone géographique de reconnaissance pour l’ensemble des étapes (production de semences, d’échalotes, conditionnement) est constituée des communes du Finistère et des Côtes d’Armor, situées à moins de 20 km de la Manche et de l’Atlantique. Il existe aujourd’hui en France, neuf alliums sous Siqo, dont l’Oignon Rosé de Roscoff, et une seule échalote, celle d’Anjou, qui représente 30 producteurs et 1 500 tonnes.

Quatre produits végétaux sous Siqo (hors bio) en Bretagne

En produits végétaux, il existe en Bretagne aujourd’hui seulement un Label Rouge (la fraise), deux AOP (le Coco de Paimpol et l’Oignon de Roscoff) et une IGP (Farine de blé Noir de Bretagne). Une demande d’IGP sur la Fraise de Plougastel a été déposée en juillet 2022 et le dossier est présenté au Comité National le 13 décembre. Si celle-ci est validée, la reconnaissance devrait être effective d’ici deux à cinq ans. Pour l’IGP échalote traditionnelle de Bretagne, la démarche ne fait que commencer. Le collectif espère obtenir l’IGP d’ici cinq ans et le Label Rouge dans sept à huit ans.

Article rédigé avec la collaboration de Claire Gouez (Chambres d’agriculture de Bretagne)

Rédigé par Nathalie Le Drezen

Chargée de mission Economie - Emploi, référente sur les filières légumes frais, légumes transformés et œufs de consommation

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