La reprise des investissements dans l’agroalimentaire

L’agroalimentaire oriente ses investissements en faveur du développement durable. En Bretagne, la première transformation modernise ses outils existants tandis que la seconde augmente ses capacités.

En 2021, les industries agroalimentaires avaient réengagé leurs stratégies d’investissement suite à l’arrêt brutal lié à la pandémie de Covid-19. 2022 devait consolider cette reprise, mais c’était sans compter la guerre en Ukraine et le contexte économique défavorable qui s’en est suivi. D’après l’Inspection générale des finances, l’agroalimentaire français n’a pas augmenté sa marge en 2022. Alors que les prix de vente ont augmenté de 17,5 % sur l’année, seuls 0,6 % sont attribués à la revalorisation de l’EBE. De nombreuses entreprises ont été obligées de reporter leurs investissements.

Des investissements en faveur du développement durable pour l’agroalimentaire

La tendance est là. 15 % des investissements relevés dans le cadre de l’enquête RIA sont des projets de décarbonation. Le photovoltaïque en premier lieu, poussé notamment par la loi Climat et Résilience qui impose 30 % de panneaux solaires dès 1 000 m² de construction. Ensuite vient la modernisation des groupes froids et la récupération de la chaleur fatale. Des investissements qui font leurs preuves et permettent de réduire les volumes de consommation.

La récupération de la chaleur fatale permet de chauffer l’eau tout en évitant d’avoir recours à l’électricité pour cela.

Sandrine Malard, Ateliers de l’Argoat, lors des 5èmes Rencontres économiques et sociales des filières agricoles et agroalimentaires de Bretagne.

Deux trajectoires d’investissements pour l’agroalimentaire breton

L’agroalimentaire breton est au rendez-vous de ces engagements. D’après les perspectives de Banque de France, en 2023, le secteur devrait augmenter ses investissements de 27 % par rapport à 2022. Les projets sont nombreux et deux tendances se dégagent :

  • Face à la baisse des volumes de production agricole, la première transformation n’investit plus dans le développement des capacités. Elle mise davantage sur la performance industrielle, la mécanisation et l’innovation.
  • La deuxième transformation, en revanche, surfe sur la vague des nouvelles tendances alimentaires et augmente ses capacités. Vandermoortele Bakery Products France construit une usine dédiée à la viennoiserie d’une capacité de production de 25 000 t/an à Torcé (35), Altho prévoit une nouvelle unité de production de chips de 12 000 t/an à Noyal-Pontivy, DLB Traiteur (Mix Buffet) construit une nouvelle usine de 20 000 m² à Fougères (35), Marie augmente ses capacités de 30 % à Briec (29), … Pour ne citer que ceux-là !

L’abandon du projet de Bridor à Liffré (35) a été vécu comme un véritable coup de tonnerre pour beaucoup. Il est ainsi rassurant de voir que l’agroalimentaire régional peut continuer d’avoir des ambitions en Bretagne !

Rédigé par Delphine Scheck

Chargée de mission Economie - Emploi, référente industries agroalimentaires et commerce extérieur

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