Les métiers en 2030 : quelles perspectives de recrutements en agriculture en Bretagne ?
Suite au travail sur les dynamiques et les difficultés de recrutement pour les métiers en 2030 à l’échelle nationale, France Stratégie et la Dares ont décliné leur analyse au niveau régional.
Bretagne : la région où les difficultés de recrutement devraient le plus fortement s’accentuer
D’ici 2030, les difficultés de recrutement devraient s’accentuer en Bretagne, alors que la région a déjà, en 2019, un marché du travail très tendu. Cela s’explique notamment par le fait que, dans la région, les départs en fin de carrière sont très nombreux dans certains domaines et que les jeunes débutants sont moins présents.
La Bretagne est d’ailleurs la région où ce phénomène est, de loin, le plus marqué, avec une part de 42 % des emplois 2019 dont les tensions s’accentueraient d’ici 2030. Cette part dépasse de loin celle des Pays de la Loire (35,3 %) et de la Nouvelle Aquitaine (32,9 %), et de très loin la moyenne nationale (25,2 %).
En Bretagne, entre 2019 et 2030, 6 % des besoins en recrutement (remplacement des départs en fin de carrière et créations nettes d’emplois) ne seraient pas pourvus par les ressources en main d’œuvre (jeunes débutants et travailleurs provenant d’autres régions françaises), ce qui ferait un déficit de l’ordre de 80 000 personnes. Ce déficit pourrait néanmoins être partiellement atténué par les reprises d’activité de chômeurs et d’inactifs, ainsi que par l’arrivée de travailleurs étrangers.
Métiers agricoles : un déséquilibre très fort et qui s’accentuerait encore
Les tensions actuelles pour les métiers agricoles (« agriculteurs, éleveurs, sylviculteurs, bûcherons », mais hors « maraîchers, jardiniers, viticulteurs ») s’aggraveraient particulièrement. Sur la période 2019-2030, le déséquilibre pour ces métiers serait de 16 % (16 % des emplois de 2019), soit 6 000 emplois (différence entre les 14 000 besoins en recrutement et l’arrivée de 8 000 personnes).
A titre de comparaison, pour les aides-soignants, le déséquilibre serait de 22 % soit 10 000 emplois ; il serait de 19 % soit 4 000 emplois pour les ouvriers qualifiés des industries de process ou de 23 % soit 11 000 emplois pour les conducteurs de véhicules.
Ce panorama régional des Métiers en 2030 a pour objectif d’aider les décideurs locaux et nationaux, dans leurs politiques d’emploi, d’orientation ou d’enseignement. Repérer en amont les potentiels déficits de main-d’œuvre doit amener à mettre en place les actions nécessaires pour éviter que des pénuries ne viennent freiner la croissance économique. La formation, le développement de l’attractivité des métiers, les actions des employeurs, font partie des leviers pour y parvenir.
Ces projections sont issues de la version régionalisée de l’étude Les métiers en 2030 réalisée par France Stratégie et la Dares. La version au niveau national de mars 2022 est disponible ici. La version régionalisée de janvier 2023 est disponible ici.