Facteurs de réussite et difficultés rencontrées lors de l’installation en aviculture en Bretagne

La Chambre d’agriculture de Bretagne a réalisé un travail visant à identifier les facteurs de réussite pour l’installation de jeunes aviculteurs. Si l’organisation du travail est globalement un facteur de satisfaction, les éleveurs en vente directe sont souvent impactés par une surcharge de travail. Les facteurs qui permettent de faciliter l’installation sont notamment la prise en compte des facteurs externes et la justesse des chiffrages économiques.

Dans les deux ans qui suivent leur installation, la Chambre d’agriculture de Bretagne réalise un suivi auprès des jeunes agriculteurs pour faire le point sur le démarrage de leur projet. C’est à l’occasion de ce suivi qu’a pu être réalisée une analyse des satisfactions, difficultés rencontrées et facteurs de réussite chez les nouveaux installés en aviculture.

Côté travail, 27 % des exploitants estiment ne pas être surchargés, et 59 % le sont de manière occasionnelle lors des pics de travaux. Mais la surcharge de travail est permanente pour 14 % des éleveurs. Ceux qui sont en agriculture biologique et/ou ceux qui commercialisent en circuit court sont plus touchés par cette surcharge. Parmi les jeunes aviculteurs, 27 % ont recours à de la main d’œuvre bénévole, de manière ponctuelle ou plus structurelle selon les cas. Cette situation, plus fréquente chez ceux qui sont seuls, sans associé, questionne quant à la pérennité de la charge de travail sur la durée.

La principale satisfaction des éleveurs est l’organisation du travail. Viennent ensuite la qualité du travail et le contact avec les animaux, ainsi que le fait d’être son propre patron.

Les facteurs clés de l’installation en aviculture

Logiquement, l’installation sur une structure déjà existante et ayant de bons résultats économiques est un facteur de réussite jugé majeur. La justesse du chiffrage technico-économique est également essentielle : être précis et prévoir une marge de sécurité suffisante est important pour pouvoir faire face à un problème conjoncturel non prévisible.

L’objectif est d’éviter les risques : des résultats techniques qui ne seraient pas à la hauteur, des problèmes financiers liés à des coûts d’investissement plus élevés que prévus, des problèmes techniques liés aux bâtiments ou aux équipements. Pour cela, les jeunes installés mettent en avant l’importance d’être bien accompagné au plan technique et financier (conseillers, associé, cédant), de veiller à avoir de faibles annuités de remboursement, des bâtiments performants et de bonnes connaissances dans la production choisie.

La pérennité de l’élevage également liée à la dynamique du renouvellement

Le maintien de l’élevage avicole dépend donc de la pérennité de l’activité, tant au niveau technico-économique qu’au niveau des conditions de travail. Il dépend également du nombre suffisant de porteurs de projet prêts à se lancer dans le métier. En aviculture, la question du renouvellement des générations d’éleveurs se pose comme dans la plupart des secteurs agricoles. Mais cette problématique est malgré tout moins prégnante comparée aux autres activités d’élevage majeures en Bretagne.

Ainsi, en production laitière et porcine, on compte seulement une installation pour 3,6 départs. Le renouvellement est meilleur en aviculture avec une installation pour 1,7 départ. Le développement de la demande en œufs alternatifs (bio, poules élevées au sol ou en plein air) depuis une dizaine d’années a notamment favorisé une hausse des installations en poules pondeuses. Malgré tout, la part des éleveurs avicoles âgés de plus de 55 ans atteint 37 % (40 % en lait et 47 % en porc). Promouvoir le métier, faciliter et accompagner vers l’installation sont donc des enjeux importants pour l’avenir de la filière.

Les résultats sur les facteurs de réussite et les difficultés rencontrées au démarrage du projet, ont été obtenus à partir de l’analyse de 57 suivis d’aviculteurs réalisés par la Chambre d’agriculture de Bretagne dans les deux ans suivant l’installation. Ce travail a été réalisé par Elodie DEZAT et publié en avril 2024. Les précisions méthodologiques et les résultats complets de cette étude sont disponibles en ligne :

Rédigé par Anne Bertagnolio

Chargée de mission Economie - Emploi, référente sur l'emploi et la formation

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