Les chipsiers bretons ont la frite
Avec une progression de 4,4 % en 2022, le marché français de la chips est en pleine expansion. Les fabricants bretons Altho et Katell veulent profiter de cette tendance.
Bret’s, 2e marque sur le marché français
En 2022, Altho estime détenir 45 % du marché français des chips (contre 37 % il y a quatre ans), dont 15,5 % sous sa marque Bret’s. Il se trouve en deuxième position derrière le leader Lays ( 36,4 % du marché) et devant Vico (13,3 %). Avec des ventes qui ont progressé de 25 % en valeur en 2022, Altho contribue, selon Linéaires, à 57 % de la progression du chiffre d’affaires du secteur. L’entreprise a fabriqué 40 970 tonnes de chips en 2022, des volumes en hausse annuelle de 13 %.
25 % du marché des chips aromatisées pour Bret’s
La marque est peu présente sur le marché des chips nature (7 % seulement) comparé au 26 % sur les chips aromatisées. Elle est numéro 2 (derrière Tyrell) sur ce segment, avec une croissance de 19 % sur un an. Bret’s a misé sur son identité bretonne, avec un approvisionnement régional et un savoir-faire sur les chips aromatisées.
Extension envisagée par Altho
Pour répondre à la tendance haussière du marché de la chips, Altho envisage un agrandissement de son usine pour un investissement de 10 millions €. Le projet, sur une réserve foncière de 12 ha, se trouve à Noyal-Pontivy à proximité du site historique de Saint-Gérand, construit il y a 27 ans. L’objectif est d’augmenter la capacité de production de 6 000 tonnes, de fluidifier les process, d’améliorer les conditions de travail des 300 salariés actuels du site et de créer un magasin de stockage. Le lancement des travaux est prévu en 2024 pour un début d’activité fin 2025. La modernisation du site historique se prolongera jusqu’en 2029. Altho prévoit la création de 40 postes à l’horizon 2030.
Trois sites de production de chips pour Altho
Altho, propriété de la société Glon Holding, emploie 400 salariés, pour un chiffre d’affaires de 209 M€ en 2022. Elle dispose de deux autres sites, en Ardèche (depuis 2014) et au Portugal.
Démarrage en 2022 pour Katell
Petit poucet de la chips, Katell a inauguré en mai 2022 à Allaire (56) une usine de fabrication de chips. D’une surface de 4 000 m², elle représentet un investissement de 10 millions d’euros. Les chips de pomme de terre ou de farine de sarrasin sont cuites au chaudron, sans colorants, ni additifs. Elles sont distribuées au niveau national, en GMS et épiceries fines. Elle dispose de deux marques, Terres de Breizh pour les GMS et La Locale, à destination des épiceries fines, de la bistronomie et des commerces de bouches indépendants.
Chips premium pour Katell
Les chips sont positionnées sur le créneau des chips premium. La majeure partie des produits utilisés sont locaux : sel du Golfe du Morbihan, oignon de Roscoff, pommes de terre et farine de sarrasin produites en Bretagne par la coopérative Le Gouessant. L’emballage est fabriqué dans les Côtes d’Armor. L’entreprise, dirigée par deux frères, Laurent et Jean-Michel Gicquel, emploie 20 salariés. Début 2023 elle envisage déjà de s’agrandir afin de doubler ses volumes en 2025.
Des perspectives de développement du marché
La France, deuxième producteur de pomme de terres en Europe, exporte plus de 500 millions € de pommes de terre par an. Mais elle importe aussi pour 132 millions € de chips. La consommation de chips en France s’élève à 1,1 kg chips/hab/an. Elle est nettement inférieure à celle des pays voisins européens (plus de 4 kg au RU et en Belgique) et à la moyenne de l’Union européenne supérieure à 2 kg. De plus, selon Kantar, avec 95 % des moins de 25 ans acheteurs de chips (contre 80 % en moyenne pour les ménages français), le marché de la chips possède encore de beaux jours devant lui.
Vers un développement de la production bretonne de pommes de terre?
Cette dynamique de la consommation de chips, se traduira-t-elle par une incidence sur la production de pommes de terre en Bretagne déjà haussière ? Selon Agreste, les surfaces bretonnes en pommes de terre de conservation ou demi-saison s’élèvent en 2021 à 5 587 ha. Elles sont supérieures de 11 % à celles de 2020 et de 12,8 % à celles de la moyenne 2016-2020. Concernant la production, les évolutions atteignent respectivement 7,9 % et 15 %.