Agricultures bretonnes 2040 : présentation de l’étude à des élus de Sodiaal

Ce vendredi 2 septembre, à l’occasion d’un conseil de Région organisé à Mûr-de-Bretagne, les Chambres d’Agriculture de Bretagne ont présenté à des éleveurs laitiers élus de Sodiaal les scénarios de l’étude Agricultures Bretonnes 2040. Cet article fait état des réactions que cette présentation a suscitées.

Jumelles

Identifier les enjeux de demain

Le monde agricole fait face à toujours plus d’incertitudes, à la fois internes (difficultés à attirer de nouveaux capitaux, à adopter de nouvelles technologies,…) et externes (attentes sociétales, stratégie nationale bas-carbone, Breizh cop,…). Il devient alors nécessaire d’explorer les futurs possibles, non pas pour prédire cet avenir, mais pour identifier les enjeux de demain, et éclairer les décisions d’aujourd’hui. C’est l’objectif de cette étude, pilotée par des agriculteurs bretons. Elle a permis de dégager cinq scénarios, qui ont été présentés ce jour-là devant une trentaine d’élus de Sodiaal :

  • Une agriculture bretonne en mode résistance, où règles environnementales et non-renouvellement des actifs entraînent un déclin de l’élevage.
  • L’agriculture vise la neutralité carbone, avec des agriculteurs au service d’un projet de société.
  • Une agriculture bretonne territorialisée, où un quatrième acte de décentralisation s’est opéré sans qu’on le sache.
  • Priorité à l’économie, dans lequel les filières font le pari de la technologie.
  • Une agriculture bretonne plus végétale, l’élevage recule et offre une place croissante aux productions végétales.

Des hypothèses qui ont fait réagir

Ces scénarios ont fait fortement réagir les agriculteurs. Notamment, nombre d’hypothèses les ont questionnés. Par exemple, un élu note que les enfants d’aujourd’hui, imprégnés par les questions environnementales et de bien-être animal, sont les consommateurs de demain. Une inversion de tendance des attentes sociétales, sous la forme d’un renoncement aux exigences envers l’environnement et le bien-être animal, lui semble donc peu envisageable.

Le chiffrage du scénario bas-carbone a aussi provoqué des réactions, les agriculteurs proposant des solutions alternatives pour atteindre cet objectif : des exploitations plus intensives mais plus autonomes, travailler sur l’alimentation ou encore sur la génétique. Par ailleurs, l’assistance se pose des questions quant à la capacité des industries agroalimentaires à s’adapter à la baisse de la production laitière.

Une diversité de modèles pour faire face à ces enjeux

Malgré ces questionnements,  les échanges ont permis de relever un certain nombre d’enjeux auxquels font face les agriculteurs dès aujourd’hui et qui orientent leurs décisions. En particulier, la question de la maîtrise de la ressource en eau, cruciale en Bretagne dont le solde migratoire est important, influencera l’ensemble des scénarios et nécessitera une réflexion collective.

Autre point qui a nourri les échanges : le rapport au travail. Le monde agricole souhaite se rapprocher de la société à ce niveau, en exigeant plus de temps libre et plus de bien-être au travail. L’évolution de la société vis-à-vis du travail sera déterminante des tendances à l’œuvre au sein du monde agricole.

Ainsi, la présentation de cette étude a permis de montrer que les agriculteurs sont d’ores-et-déjà confrontés à ces enjeux, et que, comme l’a rappelé un élu, la diversité agricole présente à travers les cinq scénarios se retrouve dès aujourd’hui dans le mix-produit de Sodiaal.

Veuillez cliquer ici pour consulter la présentation de l’étude

Rédigé par Olivier Carvin

Chargé de mission Economie - Emploi, référent sur la filière laitière Docteur en économie de l'agroenvironnement. Breton d'adoption. Je mets mes compétences en analyse économique au service de la filière laitière bretonne. Je suis aussi le M. Diffusion de l'équipe.

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