Progression de l’emploi dans l’industrie agroalimentaire

Le nombre d’emplois dans l’industrie agroalimentaire bretonne continue de progresser. Le secteur compte ainsi plus de 73 000 salariés et près de 13 000 intérimaires en équivalent temps plein. Comme beaucoup d’autres activités, le secteur agroalimentaire a du mal à recruter et les difficultés s’accentuent d’année en année.

Secteur en étroite connexion avec l’agriculture, l’industrie agroalimentaire (IAA) est un secteur majeur en Bretagne, avec 41 % des emplois industriels de la région. Ce sont 73 428 salariés qui travaillent dans ces activités au 4e trimestre 2021. A noter que les salariés de l’artisanat commercial (boulangeries, pâtisseries et charcuteries, soit de l’ordre de 11 000 personnes) sont comptabilisés dans les IAA en raison de la classification NAF (Nomenclature d’activité française). Les salariés des IAA bretonnes sont principalement employés dans les industries de la viande (4 salariés sur 10). Viennent ensuite la fabrication d’autres produits alimentaires (plats préparés notamment), puis la fabrication de produits laitiers avec respectivement 14 % et 12 % des salariés du secteur (source : Esane 2019).

L’emploi dans les IAA bretonnes progresse de manière quasi constante depuis 2014, hormis une légère baisse aux 1er et 2e trimestres 2020 lors de la période de confinement liée à la crise sanitaire. Depuis, l’emploi est reparti à la hausse avec une progression de 2,1 % sur deux ans entre les 4es trimestres 2019 et 2021 (+1,4 % dans l’ensemble de l’industrie bretonne).

Un recours important à l’intérim

En complément de leurs salariés, les entreprises agroalimentaires ont largement recours à l’emploi d’intérimaires. Ces derniers représentent 12 960 actifs en équivalents temps plein (ETP) fin 2021, soit 27 % des intérimaires totaux et 58 % des intérimaires de l’industrie. En plus de gérer les variations saisonnières de l’activité, l’intérim permet aux entreprises agroalimentaires de trouver de futurs salariés et de pallier les difficultés de recrutement.

Des difficultés de recrutement très préoccupantes

De nombreux secteurs d’activités sont confrontés à des problèmes de recrutement, notamment le commerce, les services à la personne, le bâtiment, l’hôtellerie, le transport, l’industrie… Outre les problèmes d’inadéquation entre le profil des salariés et les besoins des entreprises, le contexte de chômage faible et en baisse favorise cette situation. Ainsi, le chômage en Bretagne est au plus bas avec un taux de 5,8 % au 4e trimestre 2021, en baisse de 12,1 % sur un an. Au niveau national, le taux de chômage est plus élevé (7,2 %) et diminue moins rapidement (-7,7 % sur un an).

L’industrie agroalimentaire n’échappe pas à cette situation. En Bretagne, les projets de recrutement des entreprises du secteur ont doublé en sept ans, passant de 5 490 en 2015 à 11 280 en 2022. La progression est principalement liée à l’augmentation des besoins pour des postes permanents : ceux-ci représentent 70 % des besoins en 2022, contre 53 % en 2015. Mais surtout, c’est l’augmentation de la part des projets de recrutement jugés difficiles par les employeurs qui interpelle : de l’ordre de 38 % sur 2013/2015, cette part atteint 79 % en 2022. Ce manque de main d’œuvre est un problème qui s’ajoute aux pénuries et au renchérissement du coût des matières premières et de l’énergie, autant de facteurs de fragilisation des capacités de production alimentaire en Bretagne.

Rédigé par Anne Bertagnolio

Chargée de mission Economie - Emploi, référente sur l'emploi et la formation

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