La RSE en agroalimentaire : tout le monde y gagne !
L’agriculture et l’agroalimentaire ont tout à gagner à investir dans la RSE (responsabilité sociétale des entreprises). Les consommateurs le demandent, les salariés y trouvent du sens, les financeurs l’intègrent dans leur stratégie.
La RSE pour répondre aux attentes du consommateur
Consomm’acteur. Le terme est loin d’être galvaudé. D’après une étude réalisée par Kantar, 63 % des consommateurs considèrent que l’alimentation est un acte citoyen. Si les prises de conscience de l’impact de notre alimentation ne font qu’émerger en Chine ou aux États-Unis, elles sont bien installées en Europe.
L’empreinte carbone et le bien-être animal constituent deux attentes majeures en termes de RSE aujourd’hui, mais la lutte contre le gaspillage s’impose également. Elle permet de répondre à l’enjeu environnemental tout en préservant le porte-monnaie des consommateurs. Ainsi, 65 % des consommateurs mettent en avant l’aspect recyclable des emballages dans leurs attentes.
Les entreprises ne s’y trompent pas et nombre d’entre elles intègrent cet objectif anti-gaspi dans leur stratégie RSE. Un exemple breton parmi tant d’autres : Brasserie de Bretagne teste la consigne en grande distribution. L’entreprise a investi 250 000 € dans sa ligne de production pour passer à une nouvelle étiquette hydrosoluble.
Si ce test est concluant, investir collectivement dans des laveries en Bretagne permettra de réduire encore plus les coûts logistiques et le bilan carbone des bouteilles.
La RSE pour attirer et fidéliser les salariés de l’agroalimentaire
Les bénéfices de la RSE sont aussi à chercher du côté des salariés. En effet, les difficultés de recrutement du secteur agroalimentaire sont très préoccupantes. Si les entreprises prévoient de recruter 11 280 salariés en Bretagne en 2022, 79 % de ces recrutements sont jugés difficiles par les employeurs. Et si la RSE permettrait de faciliter les recrutements ?
Le baromètre de la RSE 2022 publié par le Medef dévoile ainsi que la RSE constitue un outil d’attractivité et de fidélisation des salariés. Les salariés d’entreprises ayant une RSE sont 77 % à ressentir du plaisir à travailler, contre 60 % pour une entreprise sans RSE. Elle permet notamment une amélioration de l’image de l’entreprise par son impact positif sur la société. C’est une notion capitale dans le secteur agroalimentaire qui souffre d’une image dégradée. Santé, sécurité et qualité de vie au travail sont les sujets prioritaires des salariés.
La RSE pour financer son entreprise
« Le développement de l’Agriculture à Impacts Positifs est porteur de sens pour nos adhérents, nos clients et nos partenaires. Il était donc naturel de nous engager dans notre premier financement à critères RSE. »
Alain Le Floch, directeur général de Terrena
Depuis quelques années, les financements durables sont en augmentation dans le portefeuille des entreprises. Adossés à des critères de performance extra-financière, ces prêts permettent, au-delà de leur fonction budgétaire, de matérialiser des engagements RSE. Terrena illustre parfaitement ce mouvement. La coopérative a récemment contracté un crédit dont la marge de financement est indexée sur des critères RSE : réduction des gaz à effet de serre, développement du bio, bien-être animal, engagement des collaborateurs.
De tels financements permettent de crédibiliser les démarches RSE des entreprises. En effet, les objectifs à atteindre sont vérifiés régulièrement pour s’assurer du respect de l’engagement en lien avec le crédit accordé. Un réel gage de mise en œuvre pour tout le monde (entreprise, partenaires, salariés, consommateurs) !
Rédigé par Delphine Scheck, chargée de mission Économie – Emploi, référente industries agroalimentaires et commerce extérieur