Agriculture : quelles compétences demain
Le groupe de réflexion Agridées vient de publier une note sur les dynamiques agricoles et leurs conséquences sur les besoins en compétences pour les agriculteurs et l’ensemble des salariés impliqués dans l’écosystème de l’agriculture.
L’innovation et la capacité d’adaptation sont centrales
Le champ de ces compétences s’élargit désormais à des domaines transversaux nouveaux déterminés par les enjeux économiques, environnementaux et sociétaux. Ainsi, le changement climatique, la protection de l’environnement et la biodiversité, les démarches des consommateurs et les injonctions sociétales ainsi que les évolutions législatives sont des sujets souvent interconnectés qui mobilisent de nouvelles approches des savoirs et des expériences professionnelles. En conséquence, l’enjeu de la construction des compétences, fondée sur l’innovation et la capacité d’adaptation, est d’autant plus au centre des stratégies de formations initiales et continues pour les actifs agricoles.
Quels besoins pour demain ?
La note « Dynamique agricole : quelles compétences ? » se termine par un certain nombre de propositions. Il s’agit tout d’abord de renforcer les compétences managériales, notamment en droit du travail (compte tenu du recours croissant au salariat en agriculture), et en capacité à négocier les contrats commerciaux (pour la commercialisation des produits agricoles, les lois Egalim 1 et 2 donnant notamment ce levier aux agriculteurs). Les compétences numériques sont un sujet clé dans la formation, pas seulement pour utiliser le numérique, mais également pour le comprendre et le maîtriser. L’ouverture à la transversalité, à l’esprit de synthèse devient également indispensable pour que les agriculteurs soient aptes à développer les approches systémiques complexes et hybrides (lier agronomie et climat par exemple).
La note propose également de se focaliser sur la transition climatique avec la création, d’une part, d’une « école agro/climat » pour accélérer et irriguer scientifiquement l’ensemble des formations agricoles secondaires et supérieures. D’autre part, la création d’une communauté de démonstrateurs territoriaux climatiques (notamment les exploitations agricoles) pour diffuser connaissances et expériences issues de la diversité des territoires et enrichies des compétences des acteurs économiques et techniques.
Enfin, la promotion des métiers de l’agriculture et le développement de l’attractivité du secteur constituent les conditions sine qua non de la trajectoire dynamique de l’agriculture et du défi du renouvellement des générations.
Des compétences qui s’acquièrent durant toute la vie
Le mode d’acquisition des compétences est un autre élément qu’il est intéressant de rappeler. Ainsi, les « compétences s’acquièrent en cheminant sur différentes voies, initiale et continue, individuelle et collective, ascendante et descendante. Elles se cristallisent dans la durée au rythme des différentes étapes de la vie professionnelle et profitent des temps d’échange, de débat et de différents formats de transmission. »
Ces travaux font très fortement échos à l’étude en cours de finalisation des Chambres d’agriculture de Bretagne sur l’évolution des besoins en compétences pour les actifs agricoles bretons en 2040. Les résultats de cette étude seront prochainement présentés dans ce blog.
Pour en savoir plus, consultez la note d’Agridées : « Dynamiques agricoles : quelles compétences ? »