Toute la bio mobilisée pour contrer la crise

Alors que les ventes continuent de baisser, retrouvant leur niveau de 2019, la filière bio poursuit sa mobilisation. L’inflation incite en effet les consommateurs à se tourner vers des produits moins chers, lesquels sont par ailleurs largement promus dans les grandes surfaces.

L’interruption de croissance pour le secteur bio a deux conséquences majeures :

  • L’impact sur les producteurs eux-mêmes tout d’abord, en difficultés économiques face à ce revirement du marché, et qui ne bénéficient pour le moment d’aucune aide directe comme le soulignait Philippe Camburet (président de la FNAB) à l’AFP le 6 décembre dernier.
  • L’atteinte de l’objectif de 18 % de la surface agricole française en bio en 2027 ensuite risque d’être compromise : alors que la France compte actuellement 56 000 exploitations bio, soit 10,3 % de sa surface agricole utile, la déconsommation de produits bio n’est pas de bon augure.

« Pas question de renoncer » : une aide de l’État pour enrayer la crise 

Lors des Assises de l’agriculture et de l’alimentation biologique Marc Fesneau, Ministre de l’agriculture, a annoncé qu’il n’était pas question de renoncer à l’objectif visé. Pour soutenir le secteur, le Ministère a décidé que 5 millions d’euros supplémentaires seront versés au « Fonds Avenir Bio », et ce dans le but de pouvoir financer davantage de projets d’investissements et de valorisation de la production. Au total, le « Fonds Avenir Bio » s’élèvera donc à 13 millions d’euros pour 2023, auxquels vont s’ajouter 2 millions d’euros de reliquat du plan de relance.

En sus, 750 000 euros seront octroyés à l’Agence Bio pour le financement d’une nouvelle campagne de communication (dans la suite de la campagne #BioReflex, lancée par l’Agence en mai dernier). Car si le prix à l’achat reste un frein pour une partie de la population, le manque d’information sur le label en est un autre, et non des moindres, comme le rappelaient Loïc Guines et Laure Verdeau, respectivement président et directrice de l’Agence bio. A ce jour, un Français sur deux se déclare insuffisamment informé notamment sur les questions de la réglementation bio et des contrôles (https://www.agencebio.org/2022/05/24/campagne-nationale/ ).

« Ne nous laissez pas tomber »

Alors que la baisse des assortiments bio dans les rayons de la grande distribution s’accélère, Synabio, Forébio et la Fnab interpellaient fin novembre les enseignes Leclerc, Coopérative U, Carrefour, Auchan, Casino, Intermarché et Cora dans une lettre ouverte.

Certes, le boom de consommation des années 2020 et 2021 n’était pas amené à durer. Certes, face à l’inflation, une partie des consommateurs se tourne vers des produits moins chers. Mais d’autres facteurs sont soulignés dans cette lettre : le développement des démarches HVE ou Zéro pesticides qui, selon les auteurs, s’approprient certaines valeurs du bio sans en avoir les qualités en proposant des produits moins chers. Un autre facteur est la baisse des assortiments bio en grande distribution : en septembre 2022, l’offre avait reculé de 7,3 % par rapport à janvier 2022. Désormais, cette diminution de l’assortiment est même plus rapide que le repli effectif de la consommation de produits bio, mesurée à -5 % sur la même période.

Recherche, développement, et transfert de connaissances pour une meilleure résilience

Les Chambres d’agriculture, l’INRAE, l’ACTA et l’ITAB se sont réunies le 7 décembre dernier pour réfléchir aux attentes en matière de recherche et développement en agriculture biologique, et à la réalisation de transfert de connaissances. Ce travail en synergie, entre filières bio et non bio, permettra, c’est l’ambition affichée, de répondre aux besoins techniques du secteur.

Rédigé par Maélie Tredan

Chargée de mission Economie - Emploi, référente distribution, consommation et signes officiels de qualité

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