

Trump : la guerre des taxes est déclarée !
Après avoir réintégré la Maison Blanche le 20 janvier dernier, Trump augmente les droits de douane tous azimuts. L’Europe et la France ne devraient pas être épargnées. L’agroalimentaire s’inquiète de ces taxes. Dans ce chaos, il pourrait peut-être y avoir des opportunités à saisir sur les marchés mondiaux.
Depuis son investiture le 20 janvier dernier, le Président Trump met en œuvre la politique commerciale protectionniste qu’il avait annoncée lors de la campagne présidentielle. Les taxes mises en place sont spécifiques et ciblées par pays et par produits.

Les taxes américaines menacent l’économie bretonne
Avec un courant d’affaires de 700 millions d’euros en 2023, les États-Unis représentent 5,5 % des exportations bretonnes tous secteurs confondus. C’est une part significative des débouchés d’environ 250 entreprises bretonnes exportant outre-Atlantique qui pourrait se voir mise en difficulté par la hausse des droits de douane américains.
Concernant les filières agricoles et agroalimentaires bretonnes, le flux commercial était de 113 millions d’euros en 2024 vers ce pays. Sur les 5,4 milliards d’euros exportés par ces filières, les États-Unis ne représentent donc que 2 %.

Ainsi, les données statistiques des douanes régionales mettent en évidence une dépendance significative au marché américain sur deux filières :
- Les biscuits, pains et pâtisseries dont 10 % des exports totaux sont à destination des États-Unis (jusqu’à 12,75 % pour les pains, pâtisseries et viennoiseries fraîches).
- Les légumes et préparations à base de fruits et légumes dont 6,25 % des exports totaux sont à destination des États-Unis. Au sein de cette catégorie, les jus de fruits et légumes sont particulièrement à risque puisque ce taux avoisine les 30 %.
Alors que les produits laitiers sont classés parmi les filières les plus menacées au niveau européen avec les vins et spiritueux, cela ne se ressent pas en Bretagne. Les entreprises bretonnes se désengagent en effet de ce marché depuis quelques années.

Des opportunités face aux taxes américaines
En cas de surtaxation des exportations européennes par les États-Unis, une baisse des ventes sur ce territoire serait inévitable. D’autres marchés tout aussi rentables pourraient compenser cette baisse. Ces débouchés stratégiques permettraient également aux exportateurs de diversifier leurs clients et de réduire leur dépendance au marché états-unien.
Les accords commerciaux négociés par l’Union européenne pourraient être un tremplin pour rebondir pour les filières agricoles et agroalimentaires bretonnes. La modernisation des accords avec le Mexique et le Chili vient tout juste de se terminer. Le timing est idéal pour bénéficier d’un accès facilité à ces marchés. Autre accord, celui avec le Canada : il a permis d’améliorer l’excédent commercial par trois entre 2017 et 2023. La dynamique engagée ne demande qu’à être poursuivie. Enfin, alors que la résistance s’organise pour empêcher la ratification de l’accord avec le Mercosur, la guerre commerciale avec les États-Unis ne pourrait-elle pas faire changer d’avis les plus réfractaires ?
Pour plus d’informations, visionnez l’intervention de Delphine Scheck au CFIA.