Note d’actualités bretonnes – Février 2024
Cette note vous permet d’actualiser vos connaissances sur les filières agricoles bretonnes et les tendances de marchés. Pour chaque filière : des chiffres clés, des éléments conjoncturels, des actualités et les principaux éléments à retenir.
Filière lait
Le prix a retrouvé de la stabilité lors du 4e trimestre 2023. Le prix moyen payé aux producteurs bretons ramené à un lait de composition standard (38 MG, 32 MP) est de 443 €/1 000 litres. Cependant, la situation est contrastée selon les laiteries. La décapitalisation du cheptel et le repli de la collecte se poursuivent au 4e trimestre 2023. Toutefois, la collecte se stabilise en janvier 2024, grâce à une bonne qualité des fourrages.
Filière porc
Le prix du porc est bien orienté du fait d’une baisse inédite des abattages dans la plupart des pays européens. Face à ce déclin de la production, des abatteurs commencent à restructurer leurs outils. Par ailleurs, une directive de l’UE sur les émissions industrielles obligera un grand nombre d’élevages porcins à appliquer de nouvelles normes.
Filière volailles de chair
L’épidémie de grippe aviaire est pour l’instant moins virulente que les années passées. Malgré cela, les abattages bretons demeurent inférieurs au niveau de 2022. La consommation française repart mais cela bénéficie principalement aux importations.
Filière œufs
Une demande dynamique dans un contexte inflationniste permet le maintien des prix des œufs à des niveaux élevés. Mais la révision de la directive sur les émissions industrielles pourrait avoir de graves conséquences sur les élevages.
Filière viande bovine
Tous les types de bovins continuent de bénéficier de bons prix de vente du fait de la baisse générale de production aux niveaux national et européen. Les coûts de production refluent aussi légèrement. La décapitalisation se poursuit mais a ralenti ces derniers mois.
Légumes frais
Ces derniers mois, la production de chou-fleur a connu différents à-coups climatiques (pluie, tempête, fortes amplitudes de températures) qui ont fortement impacté les apports. La baisse des surfaces légumières se poursuit en Bretagne. La hausse des prix au détail pèse sur la consommation des légumes frais, d’autant plus en bio.
Légumes destinés à la transformation
Les surfaces semées dans le Grand-Ouest sont en hausse en 2023, mais les à-coups climatiques ont occasionné des abandons, avec de grandes disparités selon les régions. La consommation de légumes en conserves et surgelés est en recul.
Alimentation animale
La pression sur les matières premières redescend légèrement en 2023 : bien que volatiles, ils retrouvent des niveaux observés en 2021. Les évolutions des derniers mois incitent à la prudence. La situation sur les volumes de fabrication est préoccupante avec une forte baisse qui les fait passer sous la barre des sept millions de tonnes annuelles.
Industries agroalimentaires
La hausse des coûts de production dans l’industrie agroalimentaire est très importante. Les contraintes d’approvisionnement en matières premières et de vente des produits ont pesé sur les entreprises tout au long de l’année. La fin d’année 2023 dessine des perspectives intéressantes, pour le secteur de la viande notamment.
Commerce extérieur et accords commerciaux
En 2023, l’Italie est le premier client de la Bretagne. Les exportations baissent de 5,4 % en valeur au 4e trimestre 2023 par rapport à 2022. En volume, elles reculent de 4,7 % sur la même période principalement à cause de la chute des achats ibériques de céréales. Les accords commerciaux s’activant en 2024 et les troubles du commerce maritime font craindre des impacts néfastes sur l’agriculture bretonne.
Consommation-distribution
L’année 2023 s’est terminée en affichant une inflation record sur deux ans (plus de 20 %). Suite aux négociations commerciales, pour 2024, les experts annoncent une hausse globale sur l’alimentaire comprise entre 2 % et 4 %. Les consommateurs continueront donc à surveiller leurs dépenses, sans pour autant sacrifier complètement les produits « responsables » et « plaisirs » qui ont su trouver leur équilibre au cours de ces deux années d’inflation.
Emploi
En production agricole, la tendance à la progression du salariat et à la baisse de l’emploi familial se poursuit. Dans ce secteur, le renouvellement des agriculteurs et le recrutement de salariés sont des enjeux majeurs. Dans l’agroalimentaire, après des années de hausse, l’emploi salarié et intérimaire tend à diminuer depuis plusieurs trimestres. Enfin, tous secteurs d’activité confondus, le marché du travail donne des signes de ralentissement avec une légère hausse du taux de chômage, une réduction de la croissance du salariat et une baisse de l’intérim.