Les savoir-être : des compétences indispensables

Communication, autonomie, fiabilité… des compétences très en haut dans la liste des attentes des recruteurs. De manière générale, ces compétences que l’on regroupe sous le terme de « savoir-être » sont de plus en plus attendues dans le monde du travail. Le secteur agricole est lui aussi concerné. Dans notre dernière étude sur l’évolution des besoins en compétences en production agricole1, l’importance des savoir-être est ainsi largement mise en avant. Retour sur quelques compétences clés pour les actifs agricoles d’aujourd’hui et de demain.

Curiosité et ouverture d’esprit

Dans un contexte agricole de plus en plus complexe et mouvant, les métiers de l’agriculture sont des métiers où il faut être capable d’apprendre et de s’adapter en permanence. Cela nécessite d’être curieux et ouvert d’esprit pour être en veille et trouver les bonnes informations. Ces informations peuvent concerner les évolutions du contexte agricole (marchés agricoles, politique et réglementation, problématiques environnementales et climatiques…), les nouvelles pratiques, les nouvelles technologies, les opportunités de développement… C’est ainsi que l’agriculteur sera en capacité de faire des choix éclairés, de prendre des risques de manière maîtrisée.

La capacité d’engagement des jeunes dans les instances professionnelles est également un enjeu pour l’avenir du monde agricole.

Un élu des Chambres d’agriculture de Bretagne

Observation, écoute, patience, rigueur

La nécessité de mieux prendre en compte et de s’adapter aux problématiques environnementales, climatiques et de gestion des ressources, impose aux actifs agricoles d’être encore plus pointus dans leurs pratiques. Il faut plus que jamais être à l’écoute, observer plus finement les cultures et les animaux mais aussi l’environnement de l’exploitation, et être patient pour agir au bon moment. La rigueur professionnelle est également fondamentale pour maîtriser les risques sanitaires et respecter les cahiers des charges, les normes de qualité et les règles en matière de traçabilité.

Les savoir-être : de quoi parle-t-on ?
Les savoir-être, aussi appelés compétences comportementales ou soft skills, sont des compétences relatives à la manière de se comporter ou d’agir. Les savoir-être sont souvent innés, chacun ayant des prédispositions à compétences comme l’empathie, l’écoute ou l’organisation. Mais elles peuvent aussi s’acquérir et se développer par l’expérience, voire par la formation. Les savoir-être peuvent être scindés en 3 catégories :
– les savoir-être comportementaux comme l’adaptabilité, l’autonomie, le sens des responsabilités, la gestion du stress, l’esprit d’initiative ou la capacité à s’organiser ;
– les savoir-être relationnels comme la communication, l’esprit d’équipe ou de coopération, l’empathie, la négociation, la capacité à déléguer, la résolution de conflits, le leadership ou la capacité à créer et entretenir un réseau ;
– les savoir-être cognitifs comme la mémoire, l’attention et la concentration, l’esprit critique, la créativité, la capacité à se remettre en question, la persévérance, la capacité de synthèse ou la curiosité.
A noter que les autres types de compétences sont, d’une part, les savoirs (connaissances, savoirs théoriques à maîtriser pour exercer tel ou tel métier, acquises en formation) et, d’autre part, les savoir-faire (compétences techniques, compétences opérationnelles, capacités à réaliser concrètement une tâche, qui sont acquises grâce à la pratique).

Communication

Les compétences autour de la communication prennent une place de plus en plus importante. Classiquement, l’agriculteur était amené à communiquer avec les associés, les salariés, les fournisseurs, les conseillers. La communication s’étend aujourd’hui à d’autres acteurs avec qui l’agriculture est en contact direct : les clients (vente directe), les collectivités, les associations, les habitants des communes rurales (néoruraux), la société en général (réseaux sociaux)… L’agriculture est donc regardée de toute part. Aussi, selon les situations, il faut dialoguer, expliquer, négocier, gérer des conflits. Il faut faire preuve de pédagogie, pouvoir développer un argumentaire pour par exemple défendre un projet ou expliquer ses pratiques. En parallèle, l’agriculteur doit savoir gérer son image et se comporter dans sa pratique professionnelle pour être en adéquation avec sa communication.

Communiquer sur son métier : tout un art !

Si les savoir-être sont plus ou moins liés à la personnalité des individus, et donc à l’inné, c’est aussi l’expérience et la maturité qui vont contribuer à les acquérir. Mais ces compétences comportementales sont à travailler dès la formation initiale. Il faut notamment éveiller la curiosité chez les jeunes, leur ouvrir l’esprit en leur montrant par exemple la diversité des pratiques, les mettre en situation de communication. De nombreuses activités pédagogiques, ateliers, projets sont possibles pour aller dans ce sens.

Créer un climat de confiance dans l’entreprise, cela passe par les aptitudes de chacun, mais aussi par la formation.

Un agriculteur employeur

Pour en savoir plus

Le forum de l’enseignement agricole qui se tenait le 17 octobre dernier à Pontivy a permis de mettre l’accent sur les pratiques des établissements de formation agricole pour notamment développer ces savoir-être chez leurs élèves. Un résumé des principaux apports de ce forum est présenté dans cet article.

  1. L’évolution des besoins en compétences en production agricole, Chambres d’agriculture de Bretagne, 2022. Retrouvez le rapport complet ou la synthèse de l’étude. ↩︎

Rédigé par Anne Bertagnolio

Chargée de mission Economie - Emploi, référente sur l'emploi et la formation

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