L’élevage veaux de boucherie breton en quelques illustrations

Très liée à l’élevage laitier, la production de veau de boucherie est une activité historiquement bien implantée en Bretagne. Le nombre de producteurs a cependant beaucoup baissé ces dernières années, même si certains territoires résistent mieux que d’autres.

D’après les chiffres de l’EDE du Grand Ouest, il y a 311 élevages de veaux de boucherie en Bretagne en 2024. La carte ci-dessous montre que la production est principalement concentrée dans l’est de la région et plus particulièrement en Ille-et-Vilaine. Ce département concentre à lui seul près de la moitié des élevages.

Carte de densité de la production de veaux de boucherie en Bretagne en 2024, par communauté de communes

Encore de nombreux ateliers de petites tailles

L’analyse de la taille des élevages fait ressortir un nombre l’importance du nombre d’ateliers de taille modeste.

Les bâtiments possèdent en général 200 places. Comme la durée d’élevage des veaux de boucherie est d’environ six mois, ces bâtiments permettent de produire près de 400 veaux par an. Les deux tailles d’élevage élevant le plus de veaux sont logiquement celles qui produisent entre 300 et 400 veaux par an (un bâtiment) et celles qui produisent entre 700 et 800 veaux par an (deux bâtiments).

Près de la moitié des élevages bretons de veaux de boucherie ne possèdent donc qu’un bâtiment. Dans la majorité des cas, l’atelier veaux de boucherie est probablement secondaire sur ces exploitations.

Une production en fort recul, surtout dans le Finistère

La production bretonne de veaux de boucherie a atteint son apogée à la fin des années 1990. Elle régresse continuellement depuis, à un rythme accéléré ces dernières années. Le recul de la consommation et la concurrence hollandaise expliquent pour partie ce déclin. Par ailleurs, la suppression des quotas laitiers en 2015 a amené certains éleveurs laitiers à arrêter leur atelier secondaire de veaux de boucherie pour se concentrer sur la production laitière. Le manque d’attractivité et les difficultés pour construire de nouveaux bâtiments du fait de réglementations environnementales très strictes sont d’autres explications du déclin de cette production en Bretagne.

Le graphique ci-dessous montre que la production se contracte de 34 % ces dix dernières années.

La carte ci-dessous permet d’appréhender ce phénomène à l’échelle des communautés de communes.

Le Finistère est très touché par la baisse de production de veaux de boucherie entre 2020 et 2024

Sans surprise, la plupart des territoires sont touchés. Le Finistère l’est particulièrement. En effet, plusieurs communautés de communes du département ont perdu plus de la moitié de leur production entre 2020 et 2024.

La tendance baissière la filière veaux de boucherie bretonne est donc bien ancrée à l’inverse de l’engraissement de jeunes bovins. Celui-ci est en effet actuellement encouragé par les acteurs de l’aval qui cherchent à limiter les effets de la décapitalisation sur les volumes de viande bovine produits. Cela s’explique par une évolution de la consommation de viande bovine en France qui est défavorable au veau de boucherie.