Sofikig-Titan dans la cour des grands

Crée en 2004, l’entreprise 100 % bretonne Sofikig-Titan est devenue un acteur majeur de la dinde et des produits élaborés de volailles. Ses rachats successifs lui ont permis d’intégrer progressivement l’ensemble des étapes de l’abattage aux produits finis tout en visant principalement des clients industriels et de la restauration commerciale.

Peu connu du grand public, le groupe Sofikig-Titan est devenu un acteur majeur de la filière dinde bretonne. L’entreprise bretonne compte en effet six sites dont cinq dans notre région. Son chiffre d’affaires de 200 millions d’euros en 2023 le propulse dans le top 10 des entreprises françaises d’abattage et de transformation de volaille. Avec un effectif de 600 personnes équivalent temps plein, le groupe a quitté la catégorie des PME pour rejoindre celle des ETI (entreprises de taille intermédiaire). Encore loin des géants du secteur mais plus du tout un petit poucet !

Une forte croissance externe

L’histoire commence en 2004 quand Thierry Le Gall crée S.M.V., Service des Métiers de la Viande. L’entreprise est alors spécialisée dans la prestation de désossage et de parage auprès des industriels de la viande. C’est en 2008 que S.M.V. acquiert son propre site de fabrication à Carhaix.

Par la suite, la société grandit en rachetant d’autres entreprises. En 2011, il s’agit de Volpin, spécialisé dans la fabrication de produits élaborés crus à base de dinde. Puis, S.M.V rachète TDI en 2014, spécialisé dans la découpe industrielle de dinde. Remontant les maillons de la filière, S.M.V devenue Sofikig-Titan, acquiert son premier abattoir en 2018. Il s’agit de Socavol, société spécialisée dans l’abattage de poules de réforme. En 2020, le groupe rachète Sovipor. Enfin, alors qu’Eureden décide de vendre sa filiale Ronsard, Sofikig décide de lui racheter son abattoir de dindes C.A.D.F situé au Faouët. Il s’agit du plus gros abattoir industriel de dindes en France.

Une maîtrise de l’abattage aux produits finis

Ces acquisitions permettent à l’entreprise de maîtriser l’ensemble des étapes de l’abattage aux produits finis.

Malgré cette forte croissance, l’entreprise a conservé sa stratégie de servir prioritairement des clients industriels et de la restauration commerciale. Ceux-ci sont depuis le début ses clients quasiment exclusifs. Aujourd’hui, la GMS ne représente que 2 % de ses débouchés et l’export 15 %. Ceci explique en partie une faible notoriété auprès du grand public.

Pour son approvisionnement en volaille, Sofikig-Titan travaille exclusivement avec des éleveurs bretons par le biais de différents groupements : Le Gouessant, Eureden, Nutréa et Valiance principalement.

Sofikig-Titan a donc réussi le tour de force de se développer en commençant d’une page blanche, en opérant dans un marché de la dinde en déclin structurel et vers des débouchés réputés très exigeants sur le niveau des prix.

Rédigé par Arnaud Haye

Chargé de mission Economie - Emploi, référent sur les filières viande bovine, porc et volailles de chair

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